Le sentiment d'efficacité
Alors que les organisations accélèrent leur transformation pour s'adapter aux ruptures technologiques et sociétales en cours, la tentation de demander aux équipes de "faire mieux, voire plus, avec moins" risque d'être un refrain souvent entendu. Pourtant, la réussite de ces transformations dépend moins des solutions que l'entreprise va mettre en oeuvre que du sentiment des collaborateurs d'être en capacité de s'y adapter avec succès. C'est sur cet aspect que se jouent la résilience et la performance durable de l'entreprise.
Le sentiment d'efficacité désigne la croyance d'un individu en sa capacité à organiser et à réaliser les actions nécessaires pour atteindre des objectifs S.M.A.R.T. (1). Au delà des compétences voire des performances réelles, il s'agit là d'un sentiment subjectif : chaque collaborateur évalue, souvent inconsciemment, s'il se sent apte à faire face à une situation inédite, à faire une tâche nouvelle ou utiliser un nouveau logiciel. Ce filtre conditionne directement notre capacité à passer à l'action, à choisir les bons moyens pour y arriver et mettre en place une persévérance pour faire face aux difficultés rencontrées. L'efficacité personnelle perçue agit comme une source essentielle de motivation : plus une personne pense pouvoir réussir une tâche, plus elle est prête à s'y investir, à relever des défis ambitieux, bref à s'adapter au mieux. Lorsque l'entreprise réduit les moyens de production, déploie à la hâte de nouveaux outils, process ou méthodes sans s'intéresser à l'efficacité perçue des collaborateurs sur les travaux concernés, elle s'expose certainement à une démotivation latente qui n'a rien à voir avec les talents et compétences mobilisés.
L'efficacité perçue se construit, se consolide à partir d'un vécu : multiplier les réussites tangibles, palpables sur des objectifs S.M.A.R.T. (1) renforce la conviction du collaborateur qui se sent capable de faire face, dispose d'un sentiment fort d'appartenance, donne du sens à son job. A l'inverse, des situations d'échecs répétées malgré, souvent, un fort engagement des équipes, fragiliseront ce sentiment d'efficacité. Reconnaître les progrès, même modestes, valoriser l'effort juste, surtout lorsque l'environnement se dégrade, devient une force contraire, et que les compétences ne suffisent plus, sont autant de leviers qui favorisent la motivation durable et l'engagement positif.
Pour les directions, l'enjeu actuel n'est donc pas uniquement de fournir des outils permettant de maintenir ou d'accroitre la performance en temps de mutation profonde mais de créer les conditions pour que chaque chef de service se sente capable de s'en emparer. S'assurer du maintien et du développement du sentiment d'efficacité tout au long des transformations, c'est permettre aux équipes à s'adapter positivement à celles-ci, garantir une performance durable dans un processus permanent de création de valeur pour le client, pour l'entreprise et pour les collaborateurs.
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Bien cordialement
Patrice DALAIGRE
MS CONSEIL
(1) S.M.A.R.T. : S pour spécifique - M pour mesurable - A pour atteignable - R pour réaliste et T pour temporel.
Nos références pour cet article : Gaétan de Lavilléon et Marie Lacroix, docteurs en neurosciences.